Edio NVO : Au nom de la compétitivité…

Publié le par militants-cgtnord

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Ecrit par : Pascal Santoni Photo DR
Publié le 13 aout 2013

 


La com-pé-ti-ti-vi-té, l’injonction qui explique tout et justifie n’importe quoi. Pour rassurer les marchés. Et si on cessait de vouloir à tout prix les rassurer ?

 

 

Au commencement il y eut Ève qui croqua le fruit défendu et rendit l’humanité coupable pour l’éternité de tous les malheurs qui l’accablent. Pratique. La recette d’ailleurs perdure. La crise qui frappe indistinctement tous les pays développés, mais pas tout le monde, viendrait de ce que nous, citoyens, usagers, consommateurs, contribuables, sommes terriblement dépensiers. Nous dilapidons les richesses du pays car nous vivons au-dessus de nos moyens. Nous serions responsables de nos malheurs. Difficile cependant de faire admettre une telle fable à celles et ceux qui vivent avec 950 euros par mois, et ils sont nombreux dans notre pays, près de 9 millions. Alors, il faut bien trouver autre chose pour annihiler toute velléité de révolte. Une raison qui ne souffrirait aucune contestation, révélée par les experts, eux-mêmes légitimés par l’aura médiatique, l’oracle des temps modernes.

 

L'injonction

 

La com-pé-ti-ti-vi-té. L’injonction qui explique tout et justifie n’importe quoi. L’endettement de la France et des Français, les licenciements, les fermetures d’entreprises, la récession, l’écrasement des salaires, la réduction des dépenses publiques, la dégradation de nos industries, l’austérité… Autre avantage, l’ennemi est identifiable : l’entreprise concurrente, le collègue qui fait baisser la productivité, l’immigré, le sans-papiers, les Chinois, les Roumains, qui acceptent les bas salaires, les revendications toujours excessives, les dépenses inconsidérées de l’État. Oubliées les banques à l’origine des crises financières, avides de placements spéculatifs, d’actions « pourries », les milliards généreusement alloués pour les tirer du pétrin dans lequel elles ont plongé une grande partie de la population mondiale. Nos gouvernants semblent n’avoir qu’une seule obsession : rassurer les marchés. Sous la vigilance de la chancelière allemande, de la Commission européenne et du Medef.

Vous aurez remarqué que chaque fois que l’on s’efforce de les rassurer, les marchés réclament une couche supplémentaire d’austérité et de privations, au nom de la… compétitivité bien sûr.

 

Le FMI s'inquiète

 

Évidemment il y a des couacs. Le FMI est obligé de reconnaître, après avoir trompé la planète sur les effets positifs de l’austérité, qu’il est urgent d’adoucir la rigueur et de mettre un peu de relance dans le moteur. Baisser le « coût du travail » pour être plus compétitif ne suffirait donc plus pour emprunter le chemin de la sortie de crise ? Encore un effort, et notre président remerciera la CGT d’avoir avec constance réclamé l’augmentation des salaires, sauf à paraître plus conservateur encore que la libérale directrice du FMI.

Car ils sont inquiets les maîtres argentiers du monde, ils redoutent l’explosion sociale, qui nuirait gravement à leur santé et à la compétitivité de leurs placements boursiers.

Et si on cessait de vouloir les rassurer ? Et si on les inquiétait enfin sur les conséquences de leurs politiques ruineuses ? Le 10 septembre par exemple. Ce serait assurément une excellente chose pour les salariés, l’activité de nos entreprises, et pour le pays lui-même.

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